TrackInsight : quels sont les enjeux pour les professionnels du courtage ?

L’industrie du courtage a reçu une véritable onde de choc suite à l’annonce de Charles Schwab concernant la souplesse de son nouveau système. Ce dernier permet notamment la cession d’actions par fractions et fait perdre de leur importance aux commissions de courtage. Suite à cette initiative, ce courtier en ligne a fait l’acquisition de son plus grand rival, TD Ameritrade. Compte tenu d’une telle révolution, les mandataires en ligne américains cherchent de nouvelles idées pour booster leur présence sur le marché, au risque de connaître la faillite ou de carrément fermer leurs portes.

Différences entre les courtiers en ligne aux États-Unis et ceux des autres pays développés

Depuis que les commissions de courtage n’ont plus lieu, la cession d’actions et d’ETF cotés ne nécessite plus de frais importants. Cette décision provenait des géants du secteur, à n’en citer que Fidelity, TD Ameritrade ou encore Schwab, et a été validée par les minorités comme Interactive Brokers ou Square. Elle permet à tous les courtiers de s’aligner grâce à la nouvelle tarification de la Fintech Fobinhood. La tendance s’étend petit à petit puisque, au Japon par exemple, Hormis Nomura a donné la possibilité à ses membres d’acheter ou de vendre des actions sans commissions. Néanmoins, les États-Unis et le pays du Soleil levant sont les seuls à adopter la gratuité dans le cadre des opérations de courtage.

Au Royaume-Uni, les frais de courtage ont tout simplement baissé, à raison de 6 Livres par transaction chez Barclays. Ils s’élèvent à 11,95 Livres chez Hargreaves Lansdown. Certaines Fintechs peu populaires proposent toutefois aux Britanniques des opérations de courtage sans commission sur actions. Le Canada propose l’un des tarifs les plus attractifs, avec seulement un dollar par transaction.

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Des frais réduits qui laissent place à d’autres sources de revenus

En réduisant ou en effaçant les frais de courtage, les courtiers sont contraints de se tourner essentiellement vers d’autres sources de revenus. En effet, les faibles recettes apportées par les Payment for Order Flow ne suffisent pas à faire fonctionner les entreprises. À cette fin, les revenus d’intérêts rattrapent les « pertes » occasionnées par les opérations de courtage. Toutefois, leur existence dépend essentiellement des taux d’intérêt à court terme octroyés par la Reserve Fédérale des États-Unis. En revanche, le PFOF ne favorise pas toujours la bonne exécution des demandes des clients, ce qui peut nuire à la productivité et au recueil des taux d’intérêt. Reste à savoir si l’absence de commission de courtage à chaque transaction ne bloque pas les projets d’innovation des courtiers en ligne.

Des activités variées pour pallier aux frais de transactions

Pour mieux rattraper le coup, les courtiers peuvent proposer des produits ou des services liés à divers sous-secteurs bancaires comme :

  • L’emprunt,
  • L’épargne,
  • La budgétisation.

De cette manière, ils ont la possibilité de trouver des opportunités pour leur permettre de garder le cap, et ce malgré les turbulences du marché. Le produit doit être rentable aussi bien pour le client que pour le courtier. Les paramètres technologiques doivent être pris en compte avant son lancement. Les sociétés de courtage peuvent par exemple lancer une formule épargne + compte courant à fort taux de rémunération et soumis à une basse tarification. L’expérience d’utilisation doit permettre de fidéliser les nouveaux clients et faire augmenter ainsi le taux d’intérêt. En attirant un maximum de dépôts, les courtiers ont la possibilité de s’en servir pour leurs offres de prêt à fort taux d’intérêt. Les comptes hybrides constituent d’ailleurs une source de revenus plus stable comparée à ceux dont disposent les courtiers habituellement.

Si l’abolition des commissions de courtage sur actions a choqué l’univers du courtage, cette tendance est susceptible de se propager dans d’autres pays et forcer les courtiers en ligne à innover leurs produits et leur fonctionnement.

Illustrations : trackinsight.com ; epargnant30.fr

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