Morgan Stanley prêt à mettre 13 milliards sur E*Trade

Le marché américain de courtage est aujourd’hui en effervescence. La guerre de prix pousse notamment les plus grands acteurs de ce milieu à se concurrencer pour le plus grand nombre de comptes et de clients. Pour cela Morgan Stanley se dit prêt à mettre 13 milliards de dollars pour l’acquisition de l’E*Trade, pionnier du courtage en ligne. Il s’offre ainsi la place de plus grande banque américaine. Zoom sur cette transaction qui signe un tournant pour la firme.

Pourquoi un tel investissement de la part de Morgan Stanley ?

Dans le milieu du courtage, la concurrence est vraiment rude. Face à des start-ups telles que Robinhood, qui montent en puissance, proposant de boursicoter à Wall Street sans frais, les grands noms du secteur bancaire se doivent de réagir et suivre le courant pour garder leur place. Cela se fait ressentir plus intensément quand votre principal adversaire tente de vous devancer à coup de projet à plusieurs milliards de dollars. En effet, peu après la révélation de l’achat de TD Ameritrade par Charles Schwab en novembre 2019, le géant bancaire Morgan Stanley a immédiatement répliqué par la négociation d’E*Trade. Avec un cout de 13 milliards de dollars, il réalise ainsi la plus grande transaction jamais réalisée par un établissement américain depuis la crise de 2008.

Grâce à cela, la firme s’offre ainsi une plateforme internet de trading avec ses nombreux utilisateurs et le modèle de relation directe avec le client qui caractérise E*Trade. Elle dispose alors plus de 8 millions de clients boursicotant en direct et de plus 4,5 millions de personnes disposant de comptes d’épargne pilotée. Et même si E*Trade ne compte parmi ses abonnés que de petits épargnants, il en compte tout de même 5 millions de clients pour des actifs sous gestion évalués à 360 milliards de dollars. De quoi permettre au géant bancaire de régner sur toutes les fontes du milieu bancaire en se tournant vers les activités spéculatives de marché en gestionnaire de fortunes, et cela aussi bien pour les puissants que pour les classes moyennes.

Qu’en est-il des acteurs d’E*Trade ?

E-trade
FILE - In this Oct. 27, 2009 file photo, an E- Trade Financial branch is shown in San Francisco. Morgan Stanley is buying online brokerage E-Trade in an all-stock deal valued at about $13 billion. In the all-stock deal announced Thursday, Feb. 20, 2020, E*Trade shareholders will receive 1.0432 Morgan Stanley shares for each share they own. (AP Photo/Jeff Chiu, File)

E*Trade fait partie de ceux qui ont révolutionné les années 80 en s’imposant comme concurrent direct des grandes banques de l’époque. Et bien que la firme ait intégré E*Trade dans l’entreprise, les anciens acteurs resteront en fonction selon leur accord. En effet, il est prévu que chaque actionnaire d’E*Trade reçoive 10 432 actions Morgan Stanley pour chaque action apportée à l’offre. Cette entente permet notamment au géant de ne pas sortir de liquidité. Il a également été conclu que Michael Pizzi, dirigeant de l’entreprise conserve sa place au sein de celle-ci et pour le nouveau groupe. Cela permet ainsi à la banque d’avoir une personne connaissant parfaitement le système sous la main.

Outre le nouveau statut d’E*Trade au sein du groupe Morgan Stanley, rien ne devrait notablement changer du côté des clients. En effet, les mêmes services en ligne seront disponibles pour ces derniers, dont les dépôts et les prêts. Ceci concerne notamment les particuliers, les PME et les TPE.

Un nouveau virage pour Morgan Staney ?

Après une phase difficile lors de la crise de 2008, qui a failli le faire disparaître, Morgan Staney s’est peu à peu forgé une place parmi les meilleurs du milieu bancaire. Aujourd’hui, avec James Gorman à sa tête, la firme prend un nouveau virage dans le secteur bancaire qui la positionne en première place. En effet, ayant déjà conquis les plus fortunés, il met à présent la main sur E*Trade pour se diversifier et aller plus loin et gérer l’argent, l’épargne et les actifs des petits investisseurs. La firme se rapproche également de ses collaborateurs grâce à la plateforme internet opérationnelle d’E*Trade.

Illustrations : lesechos.fr ; googleusercontent.com

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